La Honda NSX allie technologie et subtilité avec un effet de puissance impressionnant. Aura-t-elle les mêmes atouts que les autres hypercars que vous connaissez ?
Un prix étonnant
Cette voiture sportive hybride, d’une valeur de 175.000 €, est en fait assez difficile à caractériser. En fait, elle ressemble un peu à une petite Porsche 918 Spyder en combinant un moteur essence, des moteurs électriques et quatre roues motrices. Au lieu du V8 atmosphérique de 4,5 litres de la Porsche, la NSX est équipée d’un V6 biturbo de 3,5 litres.

Nous nous sommes presque habitués à l’allure de la nouvelle NSX après l’avoir vue sur de nombreux stands de salons automobiles au cours des dernières années. Mais bien qu’elle puisse sembler un peu fade à l’arrêt, elle est superbe en mouvement et l’impact de l’arrière large et anguleux est formidable, embelli la nuit par des feux qui s’étendent sur toute la largeur de la voiture.
Son comportement sur route
En déplacement, la Honda NSX est quasiment aussi excitante à conduire qu’à regarder. Le plus cool est sans doute le mode « Quiet », qui vous permet de rouler en mode électrique sans émission de gaz d’échappement. Vous ne pouvez pas aller très loin (il ne s’agit pas d’un modèle rechargeable et les batteries ne peuvent donc stocker suffisamment de charge que pour de courts trajets à basse vitesse) mais se glisser en ville dans un silence total est quelque chose d’assez plaisant avec une voiture de cette allure.
Le reste du temps, les moteurs fonctionnent pour délivrer un couple puissant, offrant à la sportive Japonaise une superbe accélération. Avec une réponse instantanée et une traction à quatre roues motrices, la NSX s’élance sur la route avec aisance.

Toute cette complexité s’accompagne évidemment de plus de poids. Malgré sa masse non négligeable de 1760 Kg, la NSX se comporte avec agilité et assurance, aidée en grande partie par ces moteurs électriques, qui permettent de vectoriser le couple et ainsi une adaptation de l’accélérateur. Petit bémol pour la direction rapide qui se trouve être plutôt lente.
Si vous n’êtes pas occupé à franchir le mur du son avec, la Honda est tout aussi raffinée que facile à vivre. Hormis la disposition du tableau de bord, on pourrait presque autant l’apprécier au quotidien qu’une Civic Type R.
Performances et temps
La combinaison d’un V6 essence et de trois moteurs électriques permet de passer sous la barre des 3,0 secondes de 0 à 100 Km/h.
Il s’agit sans doute de l’un des systèmes hybrides les mieux intégrés qui soit, combinant de manière transparente les deux sources d’énergie pour délivrer une puissance impressionnante. Comme on peut s’y attendre, les moteurs électriques donnent le meilleur d’eux-mêmes à basse vitesse, en augmentant le couple à bas régime du V6 biturbo et en offrant une traction tenace aux quatre roues motrices.

C’est à basse et moyenne vitesse que la Honda est la plus impressionnante, sortant des virages les plus lents avec une violence époustouflante. Plus la vitesse augmente et plus l’influence du trio de moteurs électriques diminue, plus la NSX se montre rapide.
Vous pourrez procéder à un contrôle de lancement dans la NSX, qui s’avére d’ailleurs être plutôt efficace. Il suffit de sélectionner le mode Track, d’appuyer à fond sur la pédale de frein, de donner un coup d’accélérateur, de regarder le régime monter jusqu’à environ 2200 tr/min, après quoi un message apparaît sur les cadrans et vous relâchez la pédale de frein.
Moteur et boîte de vitesses
On peut simplement résumer que la boîte à double embrayage à neuf rapports est un allié rapide et souple.
L’essentiel de la puissance est fourni par le V6 biturbo, qui développe 500 ch entre 6500 et 7500 tr/min. À cela s’ajoute un moteur électrique à entraînement direct situé entre le moteur et la transmission à double embrayage à neuf rapports. Le moteur électrique génère une puissance supplémentaire de 47 ch à 3 000 tr/min. Il y a aussi une paire de moteurs sur l’essieu avant, chacun de ces moteurs développe 36 ch à 4000 tr/min. La puissance maximale est donc de 573 ch.

Honda NSX
Comme pour la plupart des systèmes hybrides, cette sportive Japonaise peut fonctionner uniquement à l’électricité ou à l’essence, ou en combinant les deux, ce qu’elle fait avec un effet impressionnant à basse vitesse, les moteurs ajoutant du muscle au moteur à combustion interne. Là où la NSX devient vraiment intelligente, c’est dans son utilisation de la paire de moteurs avant pour la vectorisation du couple.
Une boite DCT
Lorsque vous prenez le contrôle à l’aide des palettes, il est assez facile de se heurter au limiteur de régime à 7 500 tr/min. La plupart des boîtes automatiques et des boîtes à double embrayage ne sont pas calibrées pour rétrograder suffisamment avant un virage et cela ne se remarque presque pas sur cette sportive Japonaise. La NSX, en revanche, réagit exactement comme vous le souhaitez, en restant toujours dans le rapport que vous auriez naturellement sélectionné.
Un mode silencieux
Commençons par ce mode, que l’on peut considérer soit comme un mode ennuyeux qui ne ressemble en rien à une supercar, soit comme une méthode furtive pour passer inaperçu. Comme la 918 de Porsche, la Honda peut sortir silencieusement de son allée sans réveiller tout le quartier.
Un mode sport
Le mode Sport est le suivant et est bien plus intéressant. On pourrait dire que c’est le mode de conduite de tous les jours, mais malheureusement, le son du moteur est très désagréable. Pas bruyant, mais il manque de musicalité. Il vaut mieux passer directement au mode Sport+ si vous voulez un peu plus de sonorité.
Le moteur est tout de suite plus vocal, avec plus de sons de turbo. Il faut bien entendu dépasser les 4000 tr/min pour obtenir bruit digne d’une réelle voiture de sport. Une fois dépassé, le son est vraiment très agréable à l’oreille, avec l’induction creuse qui est canalisée dans l’habitacle par des tuyaux derrière vous.
Conduite et comportement
Compte tenu de son poids important de 1760 Kg, la Honda reste néanmoins agile et engageante. Elle se conduit avec une souplesse raisonnable.
Sur la route, elle est incroyablement performante et, paradoxalement, extrêmement calme. La vitesse est facile à trouver et à maintenir dans les virages. Mais c’est la façon dont elle en sort qui est la plus remarquable : le vecteur de couple et les moteurs électriques sur l’essieu avant signifient que vous pouvez être rapide sans perdre de traction ou craindre de ne pas rester sur la trajectoire souhaitée.

Le volant est sensible à l’assistance et curieusement, il n’offre pas une sensation très mécanique. En fait, la NSX se contente d’aller vite avec, apparemment, très peu d’implication de la part du conducteur. Aucune sorte de réglage ou de correction n’est jamais nécessaire.
Apprenez à la conduire
Il faut beaucoup de temps avant de commencer à se sentir maître de la NSX. Elle est tellement inébranlable à des vitesses élevées que vous commencez à craindre sa réaction si vous atteignez ses limites. Au fur et à mesure que l’on s’en rapproche, on commence à sentir l’efficacité des quatre roues motrices. Vous commencez également à sentir sa masse et vous pouvez commencer à l’utiliser pour la manipuler à votre guise dans les virages. Vous pourriez bien sentir l’essieu arrière s’alléger lorsque vous freinez fortement.
L’avant commence presque à se lever lorsque vous commencerez à atteindre la limite très élevée de l’adhérence. Si vous voulez des performances, il est parfaitement naturel de s’appuyer sur ce léger glissement tout au long d’un long virage. À la sortie, l’équilibre bascule naturellement vers l’arrière. La NSX se comporte à peu près de la même manière sur circuit que sur route, mais l’espace et la liberté vous donnent plus d’occasions d’apprécier ses mécaniques.
Carrosserie et extérieur
Elle en fait peut-être un peu trop, mais la Honda est tout à fait exotique.
On ne peut pas le nier, cette supercar a quelque chose de séduisant. Si le modèle original est entré dans l’histoire pour sa maniabilité sublime et son moteur hurlant, rares sont ceux qui apprécieront son allure disgracieuse : ce n’est pas le cas ici. Tout en courbes acérées, en plis et en position recroquevillée, la NSX de style américain gagne sans doute sa place dans le club des supercars rien que par son style.

Il ne s’agit pas seulement d’une belle carosserie, car une grande attention a également été portée à l’aérodynamisme, en particulier au rattachement du flux d’air derrière les roues avant. L’objectif est de mieux canaliser l’air à travers les prises d’air. Il est important de noter que, contrairement à ses rivales comme la Porsche 911 Turbo, la Honda ne fait pas appel à l’aérodynamique active : il n’y a pas de plans mobiles ou de surfaces commutables ici.
Et en dessous ?
Sous la carrosserie, la construction de la voiture n’est pas particulièrement avancée, sans fibre de carbone à faire valoir. Cependant, l’aluminium coulé est une première mondiale. Les pièces peuvent être utilisées comme points de fixation pour la suspension tout en agissant dans les structures de collision avant et arrière grâce à la solidité du coulage.
La suspension avant utilise une configuration à double triangulation, mais à l’arrière : place à un arrangement multi-bras compliqué. Outre les amortisseurs magnétiques de troisième génération, la tenue de route de la NSX est facilitée par la transmission intégrale Sport Hybrid Super Handling. Le différentiel à glissement limité de l’essieu arrière est également mis à contribution pour créer ce que l’on appelle le contrôle direct du lacet, qui contribue essentiellement à faire en sorte qu’une voiture lourde se sente beaucoup plus agile qu’elle ne le devrait. La direction est assistée électriquement et utilise une crémaillère à rapport variable.
Intérieur et technologies
Au premier coup d’œil, l’intérieur de la Honda fait un peu penser à un vaisseau spatial plutôt qu’une voiture. Il devient plus facile de s’y retrouver avec le temps. Il n’en demeure pas moins qu’il regorge d’équipements.

Honda NSX
Dans cette magnifique sportive Japonaise, vous retrouverez beaucoup de fonctionnalités de série, comme :
- Écran tactile de navigation (avec Carplay)
- Garnitures en cuir souple
- Système audio neuf haut-parleurs
- Sièges chauffants
- Clé intélligente
Pourtant, l’engagement de la NSX comme « supercar de tous les jours » n’a pas été complètement oublié. Les surfaces intérieures de l’habitacle ont par exemple été conçues pour offrir plus de soutien et de confort là où votre corps en a besoin lorsque vous conduisez (où l’extérieur de vos genoux et le bas de vos jambes veulent s’appuyer).
Le conducteur et le passager disposent également d’un espace décent. Les sièges bénéficient d’un réglage du siège et des roues plus que suffisant pour s’asseoir à l’aise. La capacité de transport est moins impressionnante : vous aurez seulement droit à 110 litres de rangement.
Consommations et émissions
On n’achète pas une voiture sportive de ce genre si on n’a pas les moyens de l’entretenir, c’est vrai. Mais il faut prendre en compte certaines choses quand même avec la NSX.
En dehors de son prix de 175.000 €, il faut prendre en compte l’utilisation de son système hybride. Honda annonce une consommation non négligeable de :
- 11,1 L/100 Km en ville
- 10,8 L/100 Km sur autoroute
Pas mal pour une supercar de près de 600 ch pesant près de 1800 kg. Cela dit, en usage quotidien, il faut s’attendre à une consommation réelle de l’ordre de 20 à 30 litres au 100 Km et d’émissions de CO2 de 228 g/ km.
Fiche Technique
Moteur | 3,5 L – V6 |
Puissance | 500 ch (573 ch avec moteurs électriques) |
Couple | 644 Nm |
Vitesse max | 308 km/h |
Accélération 0 à 100 km/h | 3,0 sec |
Poids | 1.763 kg |
Boîte de vitesses | Automatique à 9 rapports |
Transmission | 4×4 |
Emission CO2 | 228 g/km |
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