Dans leurs plus belles années, les Français ont montré qu’ils pouvaient produire des voitures de sport qui surpassent les voitures performantes de ses concurrents, tant sur route que sur piste.
L’industrie automobile française n’est pas vraiment associée à la création de voitures de haute performance. Elle semble plus adaptée à la production de voitures simples pour le grand public. Des légendes telles que la Citroën 2CV, la Peugeot 106 et la Renault Clio ont dominé la scène des petites voitures en Europe à différentes époques. À ce jour, les constructeurs français produisent certaines des meilleures petites voitures du monde. La France a aussi montré au monde entier des légendes de la course automobile comme Alain Prost.
Malgré le talent du pays pour la commercialisation de ses petites voitures de ville, les choses sont rapidement bouleversées lorsque les ingénieurs décident de se mesurer aux Allemands et aux Britanniques dans le domaine des voitures de sport et de performance. Un exemple récent est l’Alpine A110, qui s’attaque à la Porsche Cayman en tant que voiture de sport agile, légère et joueuse.
Renault Clio V6
Depuis la fin des années 80, la France est réputée pour sa production de certaines des meilleures « hot hatches » du marché. En général, les prix sont inférieurs à ceux des concurrentes comme la VW Golf GTI. En 2001, cette tendance a atteint son apogée lorsque Renaultsport a pris la Clio de deuxième génération et lui a greffé un V6 de 3,0 litres à 60 degrés là où se trouvaient les sièges arrière, faisant de la Clio V6 une voiture à hayon à deux places et à moteur central.
Dans sa première phase de production, le V6 développait 227 ch et permettait de passer de 0 à 100 km/h en 6,2 secondes. Des améliorations ont permis d’augmenter la puissance à 252 ch, faisant de la Clio la voiture à hayon la plus puissante du monde à l’époque. Grâce à une transmission manuelle à six vitesses et à son système de propulsion, la V6 ne ressemblait pas aux autres variantes de Clio. Elle était plus lourde de 300 kg en raison du nouveau moteur et de la nouvelle transmission, ce qui faisait de la 172 Cup, plus ordinaire, un ensemble beaucoup plus agile. Malgré cela, la Clio V6 est devenue un classique instantané et vous aurez du mal à en trouver une bonne de nos jours pour moins de 60.000€.
Bugatti EB110 GT
Bugatti est souvent associé à une marque allemande, puisqu’elle appartient désormais à Volkswagen. Pourtant, le siège social de Bugatti se trouve à Molsheim, en France. C’est dans cette ville qu’ont été construites certaines des voitures de sport les plus rapides du monde entier.
L’EB110 est née à une époque où l’entreprise connaissait des difficultés financières. Par la suite, elle a rejoint le groupe des supercars des années 90, comme la Jaguar XJ220 et la McLaren F1.
Son nom provient du fait que la voiture a été produite exactement 110 ans après la naissance du fondateur de la société, Ettore Bugatti. La voiture de sport française a été dévoilée en 1991 avec un V12 de 3,5 litres à quatre turbos. Un an plus tard, un modèle « SS » plus léger et plus puissant était produit et développait 603 ch, soit 50 ch de plus que la EB110 GT originale.
Cela signifiait un temps de 0 à 100 km/h de 3,2 secondes et une vitesse de pointe de 348 km/h. Son look est intemporel et, chez Voiture-Sportive, nous la trouvons bien plus séduisante que la suivante, la Veyron.
Peugeot 907
Peugeot a une longue histoire de production de concept cars incroyables. Voir une Peugeot sur la route avec un V12 de 500 ch ne se reproduira probablement plus jamais. Ce concept ressemblant à une Mercedes SLR devrait être chéri comme ce qui aurait pu être une sérieuse prétendante au titre de supercar pour le constructeur français.
Lancée au Salon de l’auto de Paris en 2004, la 907 était équipée de deux V6 Peugeot réunis pour former un V12 de 6,0 litres qui utilisait 12 corps de papillon distincts. Les performances annoncées étaient de 0 à 100 km/h en 4 secondes environ et une vitesse de pointe de 290 km/h. Elle avait un aileron arrière et un diffuseur pour maintenir l’arrière en place. Elle peut être considérée comme un autre concept frustrant du groupe PSA qui n’a jamais été mis en production. Cependant, la 907 a réussi à faire tourner un volant sur des routes publiques et sur les pistes d’essai.
Peugeot 205 T16
La T16 est dérivée de la 205 Groupe B, voiture de rallye très populaire au milieu des années 80. Cette sportive française a été forcée de devenir légale pour la route en raison des règles d’homologation. Comme il s’agit d’un « Turbo 16 » (16 soupapes), un minimum de 200 voitures de route devaient être construites pour que la voiture puisse concourir. Peugeot a donc fouillé dans sa réserve de pièces détachées pour voir ce qu’ils pouvaient assembler pour former une véritable voiture de route qui pourrait également déchirer les étapes de rallye du Groupe B.
En prenant le bloc moteur de base d’une 205 diesel, une culasse spéciale à 16 soupapes a été usinée pour produire un nouveau moteur. Celui-ci a ensuite été attaché à la transmission de la Citroën SM. Peugeot a suivi la stratégie de Renault avec la 5 Turbo ci-dessous en plaçant le moteur en position centrale arrière et en utilisant les quatre roues motrices.
Cette sportive Peugeot développe environ 194 ch, soit la moitié de la puissance des véritables voitures de compétition. Alors que les voitures homologuées étaient vendues à quelques chanceux dans le monde entier, la 205 T16 est devenue la voiture la plus performante dans les dernières phases de l’ère du Groupe B, battant des Lancia, Audi et Ford jusqu’à la fin de la série de courses en 1986.
Renault 5 Turbo
Très rare et très coûteuse sur le marché actuel, la Renault 5 Turbo est une voiture de sport française dérivée du succès sur les pistes de rallye d’Europe. 3576 voitures ont été produites au total à partir de 1980 en représailles à la monstrueuse Stratos à moteur central de Lancia. Tout comme la Clio V6, un moteur quatre cylindres en ligne était installé derrière les sièges avant. Ce moteur était évidemment turbocompressé pour produire 160 ch et 221 Nm de couple.
Ces chiffres n’ont rien d’exceptionnel de nos jours, mais à l’époque, la Renault 5 Turbo était la voiture de série française la plus rapide. Elle est dotée de prises d’air latérales prononcées pour refroidir le moteur et alimenter le turbo. Cette voiture classique à hayon était réglée pour produire jusqu’à 340 ch en configuration rallye et a remporté le Rallye de Monte-Carlo 1981 avant d’être mise sur la touche par la génération suivante du Groupe B à quatre roues motrices.
Pourquoi les voitures de sports françaises sont-elles efficaces ?
Au fil des ans, les constructeur français ont montré bien d’autres voitures de sport, comme les variantes Rallye de Peugeot, les Renault Megane RS et Clio RS et même le concept Citroën GT qui s’est ajouté à la liste des concepts potentiels de supercar venant de France et émergeant de façon spectaculaire dans les salons automobiles.
La résurrection récente de l’Alpine ajoute une toute nouvelle dimension à la scène européenne des voitures de sport. Avec une puissance de 247 ch et un poids à vide de 1080 kg, l’A110 est une excellente alternative aux voitures de sport déjà ancrées dans le monde automobile et donne enfin du fil à retordre aux concurrentes allemandes.
Bien que l’industrie automobile française soit plus douée dans le domaine des voitures urbaines à grand volume, celles-ci montrent que lorsque l’on donne une chance à leurs ingénieurs, ils peuvent produire des machines sérieusement compétitives. Et n’oublions pas qu’ils fabriquent techniquement la voiture de route la plus rapide du monde !
Petite pensée à la Alpine A110 de 1962
Alpine a présenté l’A110 comme l’évolution logique de l’A108. Mais alors que l’A108 utilisait des pièces provenant de la Renault Dauphine, l’A110 bénéficiait des avancées techniques introduites par la nouvelle 8 de l’époque, notamment le moteur quatre cylindres Cléon.
L’A110 s’est rapidement imposée comme l’un des membres les plus performants du segment des voitures de sport françaises, mais elle n’était pas seule sur le marché. 1962 marque également l’introduction de la CD de Panhard et de la Djet de René Bonnet, qui rejoindront plus tard la gamme Matra.
Toutes deux jouissent de la crédibilité de participer (et de terminer) l’édition de cette année-là des 24 heures du Mans, mais les nombreuses victoires en rallye de l’A110 contribuent à asseoir sa réputation dans les cercles de passionnés.
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